mercredi, février 07, 2007

Communiqué du courant Unitaire de la LCR du rhone

Battre la droite et l’extrême droite,
Combattre le social-libéralisme,
Rassembler la gauche antilibérale !
Depuis 1995, les mobilisations témoignent de la résistance aux attaques libérales sur nombre de terrains. La révolte des banlieues en octobre 2005 était, d’une certaine façon, une nouvelle manifestation du refus du libéralisme, des discriminations et des inégalités. La victoire du printemps 2006 contre le CPE a montré qu’il est possible de faire reculer la logique libérale. Le rassemblement de toutes les forces de gauche opposées à la constitution européenne libérale a créé une dynamique qui, seule, pouvait rendre possible l’engagement dans une telle campagne politique commune de nombreux militants associatifs, syndicaux, altermondialistes, ainsi que des courants antilibéraux du PS ou des Verts contre la position de leur direction. C’est ce rassemblement et cette dynamique qui ont permis que, le 29 mai 2005, le Non soit majoritaire dans l’électorat de gauche et puisse l’emporter. Cela fait naître un espoir : il est possible non seulement de battre le libéralisme dans la rue, mais aussi de contester l’hégémonie du PS social-libéral dans les urnes.
C’est cet espoir qui a permis, à partir d’un appel au rassemblement de la gauche antilibérale et des candidatures communes, la création de plusieurs centaines de collectifs unitaires antilibéraux, dont nous sommes partie prenante. Ce cadre inédit a abouti à un accord sur les questions stratégiques :

objectif de transformer les rapports de force à gauche pour que l’antilibéralisme y devienne majoritaire ;

refus de toute alliance majoritaire avec le social-libéralisme (Texte ambition-stratégie du 10 septembre : « Le Parti socialiste, notamment, a adopté un programme qui tourne le dos à une rupture franche avec le libéralisme. Il est hors de question, pour nous, de négocier sur cette base un contrat de gouvernement dont l’action, décevant une nouvelle fois, déboucherait inéluctablement sur le retour d’une droite plus dure encore. (…)Dans le cas où nous ne participerons pas au gouvernement, notre groupe à l’Assemblée ne participera pas à une majorité constituée pour soutenir ce gouvernement, mais votera en faveur de toute disposition législative allant dans le sens des intérêts de la population. ») ;

désistement systématique au second tour pour battre la droite et son extrême.
Les collectifs ont également adopté, les 14 et 15 octobre, 125 propositions programmatiques en rupture avec le libéralisme et le social-libéralisme, rendant ainsi possible une candidature commune de l’ensemble des forces antilibérales de gauche.
Malheureusement, cet espoir s’est heurté à la volonté du PCF de rassembler autour de lui en refusant toute autre candidat que Marie-George Buffet qui, après Olivier Besancenot, a déclaré sa candidature en dehors du cadre unitaire.
Avancer concrètement vers une nouvelle force anticapitaliste
Aujourd’hui, des dizaines de milliers de militants refusent de se résigner à la dispersion de la gauche antilibérale à la présidentielle. Nous, militants unitaires de la LCR, continuons à oeuvrer au rassemblement dans les collectifs ; Plus de 20% des militants du PCF refusent de soutenir la candidature solitaire de Marie-George Buffet ; Plus de 35000 personnes ont signé, en moins d’un mois, l’appel en faveur de la candidature de José Bové.
Tout cela prouve que la volonté d’unité à gauche de la gauche perdure et que l’objectif de construction d’une nouvelle force anticapitaliste, projet de la LCR depuis le début des années
1990, est plus que jamais à l’ordre du jour. Ce ne doit pas être simplement une déclaration d’intention mais la tâche première et immédiate de tout militant révolutionnaire. Nombre de militants, et au-delà de travailleurs de gauche, ne se reconnaissent pas dans des organisations issues de l’histoire du XXe siècle qui a vu le projet social-démocrate s’avérer incapable de transformer la société, mais aussi l’espoir d’octobre 17 dégénérer en cauchemar bureaucratique et policier. Il est nécessaire et urgent de répondre de manière radicale et unitaire aux attaques de la droite et du patronat qui mettent en oeuvre la version la plus brutale, la plus violente du capitalisme. Il est nécessaire et urgent de répondre au désespoir social et politique qui pousse une partie de l’électorat vers le Front National, qui demeure candidat au pouvoir et dont les idées influencent la droite sarkoziste. Il est nécessaire et urgent de disputer au social-libéralisme son hégémonie sur la gauche. Voilà quelles sont les tâches politiques actuelles et les buts d’une nouvelle force anticapitaliste porteuse d’un nouveau projet émancipateur, intégrant le meilleur du mouvement communiste, de l’écologie, du féminisme et des nouveaux mouvements sociaux.
Le travail accompli dans les collectifs unitaires permet aujourd’hui de réaliser un pas important dans cette voie. Les antilibéraux doivent se rassembler dans un front politique et social permanent permettant de rassembler au maximum la gauche radicale et de créer une dynamique politique. Des assises nationales sont prévues à l’automne pour pérenniser ce rassemblement au-delà des échéances électorales.
Il faut répondre de manière offensive et unitaire à ces attentes, en tendant la main aux collectifs antilibéraux et en oeuvrant concrètement à la constitution d’une nouvelle force anticapitaliste. La LCR peut et doit apporter tout ce que le marxisme révolutionnaire a de pertinent dans la situation actuelle, alors que Sarkozy s’apprête à démolir ce qui reste du code du travail après les attaques de la droite depuis 2002 et que Royal ajoute au social-libéralisme son discours paternalisme et autoritaire.
La LCR doit être utile au rassemblement !
Les collectifs unitaires proposent que José Bové soit le candidat trait d’union d’une campagne collective, en indiquant clairement dans la déclaration des 20 et 21 janvier que ‘la candidature de Ségolène Royal (…) démontre l’impossibilité d’envisager un accord gouvernemental ou parlementaire avec le PS’. La LCR doit saisir cette ultime chance en indiquant qu’Olivier Besancenot est prêt à intégrer une candidature collégiale que José Bové incarnerait sur le bulletin de vote. Cette candidature commune s’adresserait à Marie-George Buffet pour qu’elle la rejoigne et interpellerait la direction du PCF pour qu’elle renonce à une candidature séparée.
Il est encore temps d’éviter une dispersion de la gauche antilibérale aux présidentielles qui ne profiterait qu’à Ségolène Royal. Qui peut penser que l’urgence de l’heure est de savoir qui, de Marie George, de José ou d’Olivier obtiendra le meilleur score de témoignage, alors qu’il reste possible, ensemble, de construire un rapport de force face au PS et en toute indépendance par rapport à lui ?
Au-delà, même si nous échouons sur une candidature commune à la présidentielle, la LCR doit répondre aux demandes de candidatures unitaires aux législatives qui émanent des collectifs et des militants unitaires du PCF, comme c’est le cas à Villeurbanne. Elle doit généraliser, partout où cela est possible, une telle démarche, en réaffirmant le refus de participer à une majorité parlementaire avec le PS et la volonté de battre la droite au second tour.
Le courant unitaire de la LCR du Rhône
Le 5 février 2007
Contact : lcrunitaire_lyon@yahoo.fr – 06 11 74 39 28

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