lundi, décembre 18, 2006

APPEL AUX MILITANTES ET MILITANTS COMMUNISTES

Le conseil national du Parti Communiste français vient de décider d’une nouvelle consultation militante sur la question de la candidature à l’élection présidentielle. Mais les termes du choix proposé aux adhérentes et adhérents du PCF nous laissent craindre que cette procédure ne se conclue sur la désignation unilatérale de Marie-George Buffet.

Nous nous adressons solennellement à nos camarades communistes, pour les adjurer de ne pas commettre l’irréparable.

Si Marie-George Buffet était désignée à l’issue de leurs votes, un coup fatal serait porté à l’espoir que nous avons, en commun, commencé à faire naître dans le pays. La possibilité historique de faire émerger une alternative au libéralisme et au social-libéralisme s’en trouverait gâchée, avec pour seul résultat de favoriser l’avènement d’un bipartisme qui représente un véritable hold-up sur la démocratie. L’acquis du travail réalisé conjointement depuis la campagne du “ non ” de gauche au traité constitutionnel européen, les liens personnels autant que collectifs tissés à travers la construction du rassemblement unitaire, le formidable apport de cette diversité militante qui fit le succès de nos meetings de ces dernières semaines s’avéreraient détruites.

Une fois encore, nous tenons à le réaffirmer : le débat qui traverse les collectifs autant que les sensibilités politiques ne porte ni sur les qualités personnelles de Marie-George Buffet — nous avons appris à les apprécier au fil des batailles livrées ensemble — ni sur l’apport du Parti communiste dans le combat antilibéral — nous le savons essentiel, et tout deviendrait infiniment plus difficile sans le PCF. Simplement, nous devons donner à voir la pluralité en vertu de laquelle nous postulons à ouvrir une autre voie à gauche, ce qui implique que celle-ci ne puisse se faire, ou paraître se faire, autour d’une seule composante politique, à fortiori la plus importante.

Le problème sur lequel nous butons n’oppose donc pas les communistes aux autres courants, il s’impose à toutes et tous, par-delà nos appartenances respectives. Le collectif national, dans toutes ses composantes, l’a d’ailleurs reconnu en expliquant dans un texte engageant toutes les composantes “ qu’il n’existait, ou ne s’était exprimé, aucun consensus autour d’une candidature ou d’une méthode pour y parvenir, ni entre les collectifs, ni entre les organisations ”,

C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas, nous ne voulons pas nous résigner à l’échec.

La réunion des collectifs, les 9 et 10 décembre, à Saint-Ouen, si elle n’a pu s’accorder sur une issue consensuelle, nous a toutefois confié le mandat de tout mettre en œuvre pour aboutir. Nous ne pouvons ignorer l’angoisse qu’ont exprimée les délégués devant l’éclatement qui nous menace. Nous ne saurions nous dérober à leur appel à la responsabilité.

Nous en sommes convaincus, il est toujours possible de réunir un double consensus, entre les collectifs et les sensibilités politiques.

Le collectif national d’initiative a, sur la base du travail de la commission de synthèse réunie lors des assises de Saint-Ouen, lancé une nouvelle consultation des collectifs. Plusieurs propositions s’avèrent, selon nous, susceptibles de rouvrir la discussion afin d’arriver à un consensus :

- la candidature collective des principales figures de notre rassemblement (Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain, Yves Salesse, Patrick Braouezec, José Bové s’il souhaite revenir sur son retrait, Olivier Besancenot s’il retirait sa candidature), avec pour trait d’union possible Clémentine Autain ou Yves Salesse, noms cités en deuxième ou troisième préférence lors des délibérations des collectifs ;

- les candidatures nouvelles de Claude Debons, Jean-Luc Mélenchon ou d’un militant communiste identifié avant tout par sa place dans le mouvement social.

Depuis, plusieurs d’entre nous ont été interrogés par des membres de la direction nationale du Parti communiste sur le nom de Francis Wurtz, pour favoriser un déblocage de la situation, ce qui constituerait évidemment, si elle se confirmait, une nouvelle proposition importante à discuter.

Cela prouve que rien n’est figé, que le débat est toujours possible, qu’il n’existe aucun préalable pour la construction du consensus qui nous mènera à une campagne commune, que des solutions se dessinent pourvu que l’on s’astreigne à y travailler, qu’il est urgent de ne pas clore cette réflexion collective avant qu’elle n’ait pu produire ses fruits.

Les sensibilités politiques se retrouvent ce 18 décembre. Le collectif national d’initiative se réunit le lendemain et les militants communistes débattent mercredi.

Il n’est en conséquence, pas trop tard pour donner sa chance à l’unité.

Ensemble, montrons-nous à la hauteur du défi que nous avons entrepris de relever.

Le 18 décembre 2006

Les porte-parole :

Hamida BENSADIA - Jean-Jacques BOISLAROUSSIE – Pierre CARASSUS - Eric COQUEREL – France COUMIAN – Claude DEBONS – Christian PICQUET – Claire VILLIERS.

Ainsi que :

Clémentine AUTAIN, Yves SALESSE.

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