lundi, décembre 04, 2006

retour aux années noir

En France pendant ce temps on frappe (sous la responsabilité du ministre de l'intérieur) une jeune Kosovar devant ses enfants parce qu'elle ne veut pas retourner dans son pays ou elle a été violentée et son mari menacé de mort. ( Les enfants sont toujours en prison avec leurs parents)

Un jeune immigré clandestin se suicide, sûrement de honte d'avoir voulu rentrer dans ce beau pays hospitalier qu'est la France.

L'article de libé

L'expulsion ratée d'une famille kosovare
Soutenue inopinément par un élu, elle a pu échapper à l'embarquement. Pour l'instant.
Par Olivier BERTRAND
QUOTIDIEN : lundi 4 décembre 2006
Lyon de notre correspondant
Une famille kosovare, les Raba, Jusuf (27 ans), Shpresa (26) et leurs trois enfants de 8, 5 et 3 ans, aurait dû être expulsée ce week-end, si les policiers n'avaient trouvé sur leur passage un vice-président du conseil régional Rhône-Alpes, et le Réseau Education sans frontières. Les Raba sont arrivés en France en septembre 2001. Les sept frères et soeurs de Jusuf avaient tous reçu l'asile politique. Mais le dossier de Jusuf et Shpresa a été mal plaidé, et l'asile refusé. En juin, ils ont tenté la régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy, réservée aux parents d'enfants scolarisés. Installés en Haute-Saône, leurs deux derniers enfants sont nés en France, tous sont scolarisés. La famille remplissait les critères mais n'aurait même pas reçu de réponse.
Jeudi 16 novembre, à 7 heures, elle a été arrêtée. Leur quartier s'est alors mobilisé. Trois chaises vides ont été placées devant les portes des écoles des enfants, pour matérialiser les absences. Un kiosque a été rebaptisé à leurs noms, et des goûters y sont depuis organisés. «Nous avons été reçus par un représentant du préfet, raconte un voisin. Tout ce qu'il a trouvé à nous dire, c'est que le Kosovo avait besoin de ses enfants pour travailler.»
A Lyon, où les Raba ont été conduits en rétention, Education sans frontières a pris la relève. Samedi, un enseignant a appris vers 4 h 30 que l'expulsion se préparait. Une douzaine d'enseignants et de parents ont filé à l'aéroport. Ils ont demandé aux passagers des vols susceptibles d'être utilisés de laisser des numéros de téléphone, pour suivre ce qui se passait dans les avions. Parmi ceux qui ont accepté, un homme qui ne leur a pas précisé qu'il était vice-président communiste du conseil régional Rhône-Alpes. François Auguste partait à Paris avec un fonctionnaire, pour rejoindre New Delhi où il devait participer à un forum.
Bras écartés. «Je me suis présenté au commandant de bord, raconte l'élu. Je lui ai expliqué que l'expulsion de cette famille me posait un problème. Il m'a répondu qu'il allait cependant décoller. J'ai voulu m'adresser aux passagers, mais j'avais à peine commencé que trois ou quatre policiers me sont tombés dessus et m'ont sorti de l'avion. Ils m'ont allongé sur le tarmac, bras écartés, puis m'ont menotté.» Le départ était encadré par l'Unité nationale d'escorte, de soutien et d'intervention. Le vice-président du conseil régional a passé cinq heures en garde à vue, ainsi que le fonctionnaire. Air France envisage de porter plainte contre eux, l'avion ayant subi une heure de retard.
Blessure. La famille pour sa part se tenait tranquille. Au centre de rétention, en venant les chercher, les policiers leur auraient dit, selon l'avocat, qu'ils devaient passer devant un juge, pour prolonger leur rétention, et comme il n'y en avait pas à Lyon, il fallait aller à Paris. Quand les Raba sont arrivés à Roissy, deux voitures les ont pris en charge à la descente de l'avion. La stratégie des policiers était d'embarquer d'abord la mère, pour obliger le père à monter sans résistance. Shpresa a compris. En se rebellant, elle s'est accroché le pied entre deux marches de la passerelle. Les policiers l'ont traînée dans l'avion. Le père était en bas, dans l'autre voiture, attaché avec les enfants. En haut, la mère, blessée, hurlait et se débattait. Le commandant de bord a alors demandé son débarquement. Dans une lettre manuscrite, il témoigne en anglais qu'il a «refusé les déportés» en raison de leur violence.
Délai. L'escorte est repartie en avion à Lyon, où la famille a été présentée hier devant une juge des libertés qui a prolongé de cinq jours la rétention de la famille. Une audience est prévue demain matin. Si la justice persiste, un avion viendra mercredi du Bourget. Spécialement affrété pour expulser la famille vers Pristina.

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